Je viens de terminer, essoufflé, le montage avec mon ami Kalkara de notre nouvelle émission "Super Paradise" dont le thème est art.danse ! L'émission sera diffusée jusqu'à mi-janvier sur pink tv.
Ce nouveau programme événement est exceptionnel par sa programmation puisque nous diffuserons trois vidéos de performances de Marina Abramovic, artiste serbe et vainqueur du tant convoité Lion d'Or du meilleur artiste à la biennale de Venise en 1997.
Elle est une légende vivante pour les amateurs de performances. Et il faut remercier la galerie Serge Leborgne pour la participation de Marina Abramovic à l'émission.
Je suis un immense fan de cette artiste, qui n'hésite pas dans l'action à se mettre en danger et à investir les frontières entre le corps physique et le mental. Elle explore ses propres limites : la souffrance, l'épuisement et les transformations émotionnelles et spirituelles.
Super Paradise révèle également combien la vidéo s'est infiltrée dans tous les arts. L'oeuvre tient alors autant de l'art du danseur/performer que du vidéaste/cinéaste.
"The Hunt" (1998) ouvre la parade ice. Il s'agit de l'extrait d'un tryptique vidéo mettant en scène l'énergie et la fièvre de trois hommes : asiatique, européen et africain, qui se laissent vibrer sur une musique tribale jusqu'à la transe. La danse étant l'affaire du corps, il n'est pas étonnant qu'il soit au centre de cette oeuvre.
"Energy dance" (2001) Pour cette performance réalisée avec ses étudiants, Marina Abramovic introduit un élément vecteur d'énergie qu'elle a construit : un chapeau conique d'une hauteur de 1m50. La performance prend alors la forme d'une danse rituelle faisant peut-être le lien avec l'astral.
"Mambo" (2002) Pendant longtemps, la vidéo n'était pas pour Marina Abramovic que le médium témoin de ses performances. Avec Mambo, l'installation vidéo en devient partie intégrante. C'est en Italie, dans une institution psychiatrique désaffectée, que Marina effectua l'expérience Mambo pour la première fois. Sur un sol en métal long de 100 mètres, elle danse avec des chaussures aimantées pendant des heures jusqu'à l'épuisement total de son corps. Puis, quand le film sera présenté dans d'autres villes comme Paris, le spectateur est invité à danser avec elle. L'événement a eu lieu lors de son passage à Paris à la galerie Cent8 de Serge Leborgne. La performance devient alors participative par l'expérience directe du corps du spectateur.
L'émission se poursuit ensuite avec "Mémosium" (2002) de Louis Dupont, déjà présenté dans Paradise. Dans ce film expérimental, le cinéaste met en scène le danseur chorégraphe José Luis Sultan. Par ses mouvements qui se réitèrent infiniment, le temps devient une répétition obsessionnelle. Le danseur semble prisonnier d'une forteresse intérieure et seule la fuite peut lui permettre d'échapper à ce temps carcéral.
Et enfin, l'émisison s'achève avec une vidéo de Gloria Friedmann : "Aire de Beaune" (1995) extraite de sa collection "Les recyclés". Gloria Friedmann est une artiste allemande qui vit actuellement en Bourgogne. Elle a par ailleurs réalisé le célèbre "Carré rouge" dressé en pleine nature haute-marnaise. L'artiste s'interroge là sur le positionnement de l'homme par rapport à la nature et dégage une réflexion sur les conséquences de nos actes. Cette vidéo est un tableau vivant réalisé sur une aire d'autoroute. Il s'agit d'une danse performance célébrant la nature gardée et protégée précieusement en cage.
Diffusion : mardi 20 décembre 2005 à 17h50 sur pink tv
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