vendredi 18 novembre 2005

30ans de Stéphane Marti

Cinéaste plasticien, Stéphane Marti, qui fête ses 30 ans de cinéma, est devenu la principale figure d'un mouvement majeur du cinéma expérimental depuis les 70's : "l'école du corps".

Muses masculines, égéries partenaires ou acteurs fétiches, une récurrence des modèles s'installe dans l'oeuvre de Marti qui célèbre dans tous ses films la douce fureur du Corps masculin de Corpress (1975) à Mira Corpora (2004). Les "actants" ou "acteurs corporels", de Aloual à Samuel Ganès, mais aussi Eric Bossé, Marcel Mazé, Philippe Chazal (frère de Claire), Orlan Roy, Baptiste Lamy, se donnent à voir sans pudeur et oeuvrent jusqu'au nu de maître. L'artiste les extirpe alors du cadre puis les érige et les fonde, sublimes, dans des films/tableaux en remplaçant le pinceau par le grain sensuel et caressant de la caméra Super8.

Il explore toutes les teintes de la palette du corps masculin: le corps sculptural, le corps travesti, le corps androgyne, le corps meurtri, le corps sacré, le corps interdit, le corps plaisir, le corps objet, le corps douceur, le corps libéré, le corps purifié. L'utilisation du corps matière offre à Marti la possibilité de développer ses thèmes de prédilection : la peinture, l'opéra, le baroque, le sacré, le rituel, le religieux, le désir...
 













































Extraits de sa filmographie :
In Contextus (1976) : La peinture sur le corps et l'érotisation de l'épiderme révèlent un "corps paysage".
La Cité des neuf portes (1977) : Poème visuel et sonore à la gloire du corps masculin et distingué par de nombreux prix internationaux.
Climax (1983) : Le film explore par l'image et le son la structure et l'émotion d'un cauchemar.
Les métaphores d'Alex (1999) : Taillé au montage tel une pierre précieuse, ce film est une ode au baroque, thème cher à Stéphane Marti.

Eros mutilé (2000) : Après une longue absence de treize ans, Stéphane Marti revient à la création expérimentale après le décès de son maître en 1995, Michel Journiac, et de son ami Eric Bossé. Il lui dédie ce film poème.
Le rituel de Fontainebleau (2001) : Le film est porteur d'une interrogation sur l'au-delà et est construit comme un cérémonial mortuaire.
Le veau d'or (2002) : Film opéra construit autour de trois icônes : la Diva : Maria Callas, le Christ et le Diable. Le final est une ode à la fierté de la communauté beur gay.
Mira Corpora (2004): Film hommage à la morsure vampirique. Nosferatu de Murneau projeté en lumière sur les corps vient exciter la sensibilité de jeunes proies masculines.